mercredi 23 novembre 2011

Le Bouddhisme En Quelques mots Chapitre 2


Chapitre 2

Le Dhamma, est-ce une philosophie.

Le système non agressif, moral et philosophique exposé par le Bouddha, n’exige pas de ses adeptes une foi aveugle, n’énonce pas de croyance dogmatique et n’approuve pas la pratique superstitieuse des rites et cérémonies. Pour un disciple qui possède une règle de vie et des pensées pures, il est la voie qui conduit à la Sagesse suprême et à la Délivrance de tous les maux. Ce système appelé de Dhamma, est familièrement connu sous le nom de bouddhisme.

Le Bouddha miséricordieux est mort mais le sublime Dhamma qu’il a généreusement légué à l’humanité, existe toujours dans sa pureté première.

Le Maître n’avait laissé aucun écrit mais ses disciples avaient appris par cœur tout son enseignement, qui fut par la suite transmis oralement de génération en génération. Immédiatement après la disparition du Bouddha, 500 éminents Arahats (les Parfaits, les disciples qui avaient détruit toutes les passions) versé dans le Dhamma (l’Enseignement) et le Vinaya (la Discipline) réunirent un concile pour compiler la Doctrine telle qu’elle avait été enseignée par le Bouddha. Le Vénérable Ananda qui avait jouit du privilège d’entendre tous les discours, récité le Dhamma tandis que le Vénérable Upâli récita le Vinaya. C’est ainsi que les Arahats de ce temps-là compilèrent et arrangèrent le Tipitaka sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Vers l’an 83 avant J.C. sous le règne du pieux roi Wattagâmani-Abhaya, le grand Concile tenu à Aloka-Vihâra de Matale (à Ceylan) décidé de fixer l’Enseignement par l’écriture. C’est ainsi que, pour la première fois dans l’histoire du bouddhisme, le Tipitaka fut fixé par écrit sur des feuilles de palmier. Le Tipitaka qui contient l’essence de l’enseignement du Bouddha, fait environ 11 fois le volume de la Bible et forme en contraste marqué avec celle-ci car il ne comporte pas de développement progressif.

Comme son nom l’indique, le Tipitaka se compose  de trois Corbeilles : la Corbeille de la Discipline Vinaya Pitaka, la Corbeille des Discours Sutta Pitaka et la Corbeille de la Doctrine Ultime Abhidhamma Pitaka.

Le Vinaya Pitaka qui comprend 5 livres, est considéré comme le fondement du plus ancien ordre religieux connu, le Sangha. Il traite principalement des instructions et des statuts établis par le Bouddha quand l’occasion se présentait, en vue d’instaurer la discipline de l’ordre des moines Bhikkhus et les nonnes Bhikkhunis. On y trouve la description détaillée du développement du Sâsana (Dispensation), le récit de la vie et du ministère du Bouddha, des renseignements importants et intéressants concernant l’histoire ancienne, les arts et les sciences, les mœurs et coutumes de l’Inde etc.

Le Sutta Pitaka contient essentiellement les discours prononcés par le Bouddha en diverses occasions ainsi qu’un certain nombre de discours de quelques-uns de ses meilleurs disciples, les Vénérables Sâriputta, Moggallâna, Ananda etc. Ce recueil qui ressemble à un livre de préceptes, réunit des sermons dont l’explication varie suivant les circonstances et le tempérament de chacun.
A première vue, certaines déclarations peuvent sembler contradictoires mais il faut se garder d’une interprétation erronée, car elles étaient toujours prononcées par le Bouddha dans un but précis : à une même question, tantôt le Bouddha gardait le silence ( quand son interlocuteur voulait seulement satisfaire une curiosité stupide) tantôt il donnait une réponse détaillée ( quand il savait que son interlocuteur était un chercheur enthousiaste de la Vérité) La plupart des sermons, destinés surtout aux Bhikkhus, traitent de la vie sainte et de l’interprétation de la Doctrine. D’autres discours traitent des progrès matériels et spirituels des disciples laïques. Le Sutta Pitaka comprend 5 Nikâyas ou collections dont le 5ème se subdivise en 15 livres.

L’Abhidhamma Pitaka, le plus important et leplus intéressant des 3 corbeilles contient une profonde philosophie de l’enseignement de Bouddha à la différence du  Sutta Pitaka qui contient des discours simples et édifiants. Dans le Sutta Pitaka se trouve l’enseignement conventionnel alors que dans l’Abhidhamma Pitaka constitue un guide indispensable pour les sages et offre une nourriture intellectuelle aux personnes spirituellement évoluées, ainsi que des sujets de réflexion aux savants. On y trouve la définition de la conscience, la composition détaillée de chaque type de conscience, l’analyse et la classification des pensées, l’énumération des formations mentales, la description du processus de la pensée, l’explication sommaire de la matière, ses unités fondamentales, ses propriétés, son origine et sa relation avec l’esprit. L’analyse de l’esprit et de la matière, les deux composants de ce que l’on appelle un « être » aide à mieux comprendre la vraie nature des choses pour en dégager une philosophie, base d’un système éthique dont le but ultime est le nibbâna

Dans le Tipitaka, on trouve une nourriture spirituelle qui convient aux faibles comme aux forts, car le Bouddha prêchait sa doctrine aux masses aussi bien  qu’aux intellectuels. Le sublime Dhamma conservé dans ces textes sacrés, traite de faits et de vérité mais ne s »occupe pas de théories ni de philosophies qu’on accepte aujourd’hui comme des vérités profondes et qu’on renie le lendemain. Le Bouddha ne nous a pas donné de nouveau système de philosophie ni de nouvelle science sensationnelle. Il nous a expliqué tout ce qu’il estimait nécessaire à notre libération et nous a indiqué un chemin menant vers la fin de toute douleur. On pourrait cependant  dire qu’il a devancé bien des savants et philosophes modernes.
Schopenhauer dans « Le monde comme Volonté et Représentation » a exposé la vérité sur la souffrance et sa cause selon une conception occidentale. Spinoza, tout en ne niant pas l’existence d’une réalité permanente, affirme que toute existence permanente est transitoire. Il pense que, pour vaincre la souffrance, on doit « trouver un objet de connaissance non changeant, non éphémère, mais immuable, permanent et éternel » Berkeley a démontré que le soi-disant indivisible atome est une fiction métaphysique. Hume, après une analyse serrée de l’esprit, a conclu que la conscience est formée d’états mentaux passages. Bergon défend la doctrine du changement. Le professeur Jaims fait allusion à un courant deconscience.

Le bouddha avait expliqué ces doctrines de l’impermanence Anicca, de la souffrance Dukkha et du non-soi  Anatta, il y a plus de 2500 ans, alors qu’il séjournait dans la vallée du Gange.

Le Bouddha n’avait pas prêché tout ce qu’il savait. Un jour qu’il traversait une forêt, il prit une poignée de feuilles dans sa main et dit : « Ô Bhikkhus ! ce que je vous ai enseigné est comparable aux feuilles que je tiens dans ma main. Ce que je ne vous ai pas enseigné est comparable à toutes les feuilles de la forêt. »
Son enseignement n’avait en effet qu’un seul but spécifique, notre purification ;  aussi, ne faisait-il pas de distinction entre une doctrine ésotérique et une doctrine exotérique. Toutefois, les problèmes intéressant l’humanité mais n’ayant aucun rapport avec sa purification étaient délibérément écartés.

Certes, on peut dire que le Bouddhisme et la science s’accordent ensemble, mais comme  deux enseignements parallèles, puisque l’un traite uniquement de vérités morales et spirituelles, tandis que l’autre s’occupe de vérités matérielles. Le Dhamma du Bouddha n’est pas destiné à être conservé dans les livres ou étudié pour sa valeur historique et littéraire. Au contraire, chacun doit l’étudier et le mettre en pratique dans la vie de tous les jours et surtout le réaliser, car il permet de parvenir au but. Le  Dhamma est un radeau dont on sert pour s’échapper de l’Océan de la naissance et de la mort, le Samsâra.

On ne peut donc ne pas appeler le Bouddhisme une philosophie, étant donné qu’il n’est pas seulement « l’amour de la sagesse, qui conduit à la recherche de celle-ci » Le Bouddhisme peut ressembler à une philosophie mais il est beaucoup  plus vaste. La philosophie s’intéresse surtout à la connaissance mais pas à la pratique, alors que le Bouddhisme insiste particulièrement sur la pratique et la réalisation.

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