mercredi 23 novembre 2011

La Franc-Maçonnerie en France Chapitre XVI

Sauvée en 1937, la Maçonnerie est dissoute en 1940

Le pluralisme de la Maçonnerie française s’accentue encore en 1913, lorsque la loge « Le Centre des Amis » suivie par un atelier de Bordeaux, décide de se séparer du Grand Orient et donne naissance à la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies françaises.
Cette nouvelle obédience, qui sera finalement la seule en France à être reconnue, comme régulière par la Grande Loge Unie d’Angleterre, conservera pendant une cinquantaine d’années une activité des plus réduites.
Les interventions de plus en plus fréquentes du Grand Orient et de la Grande Loge dans les controverses politiques provoquent en 1933 et 1934 un réveil brutal des campagnes antimaçonniques. A Paris, une maison d’édition catholique publie en deux volumes un répertoire de plusieurs milliers de noms de francs –maçons appartenant presque tous à la Grande Loge. On y relève notamment les noms de Pierre Brossolette, de Francis Casadessus, de Jean Cassou, de Jacques Chabannes, de Camille Chautemps, de Louis Louis-Dreyfus, du chansonnier Gabriello, de Robert Lazurick, de Gaston Monnerville, de Jean-Michel Renaitour, d’Emile Schreiber, de Jean Zay, de Pierre Dac, du comédien Harry Baur, du magistrat Mornet,  de l’aviateur Sadi-Lecointe, de Robert Schreiber, etc.
En décembre 1935, les députés de droite Philippe Henriot, Xavier Vallat et René Dommange déposent au cours de la discussion du projet de loi visant les milices privées et les groupes de combat un amendement visant à interdire la Franc-Maçonnerie. Cet amendement est finalement repoussé par 417 voix contre 104. Il est intéressant de noter aujourd’hui que, parmi les députés qui, ce jour-là, ont sauvé la Maçonnerie française, figuraient Vincent Auriol, Léon Blum, Pierre Cot, Edouard Daladier, Marcel Déat, Jacques Doriot, Pierre-Etienne Flandin, Edouard Herriot, Georges Mandel, Pierre Mendès- France, jean Mistler, Jules Moch, Gabriel Pari, Paul Ramadier, Charles Spinasse, Maurice Thorez et jean Zay.
Ce n’est que partie remise. La guerre et la défaite amènent l’effondrement de la IIIe République. Le 13 août 1940, le maréchal Pétain devenu chef de l’Etat français, prend la décision d’interdire toutes les sociétés secrètes. Le 19 août, il signe le décret de dissolution du Grand Orient de France et de la Grande Loge. Toutes les autres obédiences subiront le même sort le 27 février 1941.
Les dignitaires de la Maçonnerie avaient prévu cette mesure. Le 7 août, croyant conjurer le danger les « frères » Arthur Groussier et Louis Vilalrd avaient écrit au Maréchal pour lui faire savoir que, de leur propre initiative, le Grand Orient de France et toutes les loges avaient cessé leurs activités. Mais cette démarche n’avait pas empêché la dissolution.
Sur proposition de l’amiral Darlan (fils d’un franc-maçon) et du ministre Pierre Pucheu, il est décidé que les noms des dignitaires des obédiences dissoutes seront publiés au Journal Officiel, que l’accès à certaines fonctions publiques et l’exercice de certains mandats politiques leur seront interdits. malgré les apparences,, Pierre Laval, qui a toujours entretenu avant la guerre d’excellentes relations avec la loge d’Aubervilliers, est personnellement hostile aux mesures prises conte la Maçonnerie : il multiplie les interventions personnelles pour reclasser les francs-maçons mis à la porte de l’administration et tenter de sauver ceux qui ont  été arrêtés.
En France occupée, des expositions antimaçonniques sont organisées ; des films sont tournés qui dénoncent l’activité des sociétés secrètes.

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