Le Grand Orient négocie immédiatement un concordat avec cette nouvelle puissance maçonnique. C’est ce concordat qui permettra par la suite au Grand Orient de prétendre que l’administration du Rite Ecossais Ancien et Accepté lui est acquise de plein droit. Or l’accord de 1805 stipule clairement que les deux puissances se partageront désormais la gestion de la Maçonnerie française ; la première – le Grand Orient de France – s’occupera des ateliers du 1er au 18e degré ; la seconde – le Suprême Conseil de France – exercera sa juridiction sur les ateliers du 19e au 33e degré.
On polémique encore aujourd’hui entre les historiens maçons pour savoir qui, du Suprême Conseil ou du Grand Orient, a trahi le premier ce concordat. Or on peut dire qu’ils l’ont violé tous les deux. Très vite le Suprême Conseil a eu des loges bleues (loges travaillant aux trois premiers degrés) sus sa tutelle ; très vite le Grand Orient a cherché à asseoir son autorité sur les hauts grades.
Le Grand Orient crée même un Grand Consistoire des Rites, dont il offre la présidence au « frère » Hacquet. Le concordat est alors dénoncé et la Grande Loge Générale Ecossaise est rétablie à l’issue d’une réunion des dignitaires du Rite Ecossais tenue le 6 septembre 1805 au domicile du maréchal Kellermann. Cambacérès succède à Grasse-Tilly dans la charge de Grand Commandeur du Suprême Conseil.
En conséquence, les loges bleues écossaises gérées jusqu’alors par le Grand Orient reviennent dans l’obédience du Suprême Conseil. Parmi elles se trouvent les plus anciennes des loges qui appartiennent aujourd’hui à la Grande Loge de France : « les Trinitaires », « le Mont Sinaï », « la France Equinoxiale », « la Jérusalem Ecossaise », « la Justice », « l’Union des Peuples », « les Cœurs Unis Indivisibles », « Cosmos ».
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