jeudi 5 janvier 2012

Eglise de Saint-Médard 5e arr

41, rue Mouffetard
Metro: Censier-Daubenton
Tel:             01 44 08 87 00      
Adresse postale : 39 rue Daubenton – 75005
Horaires d’ouverture de l’église : Du mardi au samedi de 8h à 12h et de 14h30 à 19h30.

A l’endroit où la voie romaine traversait la Bièvre, un sanctuaire fut établit à l’époque carolingienne. L’église, qui dépendait de l’abbaye Sainte-Geneviève, fut, jusqu’au XIIIe siècle, desservie par un prieur-curé ; c’est de cette époque que daterait la partie inférieure du clocher, tandis que la nef et les bas-côtés, de style flamboyant seraient de la fin du XIe siècle. Une grande campagne de travaux entreprise au milieu du XVIe siècle eut pour objet : la surélévation du clocher et l’édification du chœur et des collatéraux. Le déambulatoire et les voûtes du chœur furent réalisés au début du XVIIe siècle. Le portail fut reconstruit en 1777 et, en 1784, on mit à l’antique les piliers du chœur. Parallèlement, l’extérieur subit des modifications avec la suppression au XVIe siècle du cimetière au nord alors remplacé par un autre au sud, transféré ensuite à l’abside (1691) et définitivement supprimé en 1784 lors de l’édification de la chapelle de la Vierge
A l’intérieur, le buffet d’orgue, par Germain pilon (1645), est décoré d’un christ descendant du ciel ; la chaire est de 1718 ; la première chapelle du bas-côté gauche renferme un tableau de Natoire (Jésus chassant les marchands du Temple, 1728) ; la première chapelle du chœur, un attribué à Zurbaran (Promenade de saint Joseph avec l’enfant Jésus) ; la sixième chapelle du chœur, un tableau de Eisen (Sainte Geneviève gardant les moutons vers 1765) et la septième une statue de Challe figurant la religion (XVIIIe siècle)

C'est en 1163 que l'existence de la Paroisse Saint-Médard est attestée pour la première fois. Mais déjà au IXe siècle une chapelle dédiée à Saint Médard aurait été construite le long d'une voie romaine qui menait de Lutèce à Lyon. Sa construction progressa par étapes du XVe au XVIIIe siècles.   
En 1901, la Chapelle des Catéchismes est édifiée sur l'emplacement de l'ancien charnier où fut enterré le diacre Pâris.

L'église Saint-Médard est située rue Mouffetard à Paris, sur la rive gauche de la Seine au sud-est de la Montagne Sainte-Geneviève Édifiée du XVe et  au XVIIIe s., elle est l'église paroissiale des fidèles d'une partie du 5e arrondissement(Quartier du jardin des Plantes)  Depuis la séparation de l'Eglise et de  l'Etat  elle est la propriété de la Ville de Paris et est affectée (droit d'usage exclusif et gratuit) au culte catholique

A partir des trois premières travées de la nef gothique flamboyante de la fin du XVe s., on découvre un chœur rélargi du XVIe s. remanié aux XVII et XVIIIe s. et recouvert d’une voûte en bois, unique à Paris, qui a l’origine était provisoire mais qui est toujours en place. La nef est ornée de cinq clefs de voûte imagées.
En 1655, la paroisse est placée sous la juridiction directe de l’archevêque de Paris alors qu’elle dépendait jusque-là du seul abbé de  Sainte-Geneviève. Elle reste confiée à des « curés-prieur », religieux de l’Abbaye de Sainte-Geneviève de Paris (ou Génovéfains) jusqu’à la Révolution. La paroisse proche de Port-Royal fut fréquentée par de nombreux jansénistes (Pierre Nicole inhumé dans l’église Saint-Médard, Blaise Pascal, le diacre François de Pâris). Les convulsionnaires se réunirent sur la tombe du diacre François de Pâris située dans le petit cimetière du chevet de l’église pour y rechercher des transes mystique, des guérisons et toutes sortes de miracles. Le Roi décida en 1732 d’en faire interdire l’accès ; un inconnu malicieux posa une affichette sur la palissade fermant le cimetière, avec ces mots : « De par le Roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu » (on peut toujours voir la porte murée à l’angle de la rue Daubenton et de la rue Candolle). La paroisse fut un lieu de forte résistance à la Bulle Unigenitus publiée en 1713 et en particulier à partir de mars  1752 avec la question des billets de confession (voir Christophe de Beaumont.
Au XVIIe s. l’église Saint-Médard est embellie et agrandie, notamment en 1784 par Louis-François Petit-Radet qui fut l’architecte de la chapelle de la Vierge et du presbytère qui jouxte l’église. Durant la Révolution, l’église est fermée et le culte aboli en novembre 1793. Elle est rouverte par un décret de la convention de mai 1795. La paroisse partage son église avec les « Théo- philanthropes » et avec le culte décadaire elle s’appellera Temple du Travail pendant dix mois.

Cette église est faite de plusieurs styles, qui révèlent surement les différentes rénovations. Elle est dans l'ensemble assez sobre et simple, et le mélange des colonnes et voutes en pierres blanches avec les ogives en bois est d'un très bel effet.
De la reconstruction de l’église entreprise à la fin du XVème siècle existent toujours les trois premières travées de la nef de style gothique flamboyant. L’église fut achevée en 1622 ; son chœur est décoré à l’antique en 1784. On peut remarquer la chaire de 1718 et le buffet du grand orgue des frères Stoltz (1880). Dans le chœur : gloire en bois du XVIIème. Nombreux tableaux dont un Zurbarán et un Philippe de Champaigne

L'orgue de Chœur Orgue Roethinger a été construit en 1964 et installé dans une chapelle latérale du Chœur. Il est doté de 2 claviers de 56 notes et d'un pédalier de 30 notes. Les transmissions sont mécaniques pour les notes et électriques pour les jeux. Il possède 14 jeux.
cfr M. Brongniart La paroisse Saint Médard au faubourg Saint-Marceau, Paris, 1951
sur le Concile de Paris et les textes qui y furent adoptés voir Jean Gaudemet, Conciles gaulois du IVe siècle Sources chrétiennes 241, Le Cerf, Paris, 1977, pp. 89-99
cfr Marquis de Rochegude, Promenade dans toutes les rues de Paris par arrondissements', Paris, 1910
cfr. Gérard Cholvy Frédéric Ozanam L'engagement d'un intellectuel catholique au XIXe siècle, Fayard, Paris, 2003

"Thibaut CANAYE, teinturier comme Jean GOBELIN, acquit de l'abbaye Sainte Geneviève le manoir du Patriarche. Cette famille entra dans la Réforme. En l'année 1561, un ministre calviniste y prêchait et le prêche fut interrompu par un carillon. Aucun sonneur n'avait encore lancé à de pareilles volées les cloches de Saint-Médard. Les Religionnaires se ruèrent dans l'église presque vide, et une résistance trop faible ne s'opposa qu'en pure perte aux dévastations sacrilèges dont ils se rendirent coupables. Quelques-uns des violateurs furent pendus vis-à-vis de l'église et leurs biens employés à la réparation du dommage matériel".

Charles LEFEUVE, "Histoire de Paris, rue par rue, maison par maison", 1875.



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