Pour retrouver sa jeunesse, il suffit de répéter les folies qu’on a commises.
N’épousez jamais une femme aux cheveux couleur de paille. Elles sont tellement sentimentales.
La raison pour laquelle nous avons tous tendance à faire l’éloge des autres est que nous avons peur pour nous-mêmes. Le fondement de l’optimisme est une immense terreur. Nous nous croyons généreux parc que nous attribuons à nos voisins les vertus qui pourraient nous être utiles. Nous faisons l’éloge de notre banquier afin de pouvoir mettre notre compte à découvert, et déclarons que le voleur de grand chemin est plein de qualités afin qu’il laisse nos poches tranquilles. J’ai le plus grand mépris pour l’optimisme.
L’art commence par la décoration abstraite par des œuvres agréables de pure imagination dont le sujet est l’irréel et l’inexistant. C’est la première étape. Ensuite la vie est fascinée par cette nouvelle merveille et sollicite son admission dans ce cercle enchanté. L’art prend la vie comme matière première, la recrée et lui donne une forme nouvelle ; il est complètement indifférent à la réalité, invente, imagine, rêve et maintient entre lui et la réalité l’impénétrable barrière d’un style magnifique, d’un traitement décoratif ou idéal. La troisième étape apparaît lorsque la Vie prend le dessus et repousse l’Art dans le désert. C’est là la vraie décadence, et c’est de cette maladie que nous souffrons aujourd’hui.
Les bonnes intentions ont été la ruine du monde. Les seules personnes qui sont parvenues à faire quoi que ce soit sont celles qui n’avaient aucune intention.
Je n’accorde aucune attention à ce que disent les gens vulgaires et je n’interfère jamais avec ce que font les gens charmants.
Vous savez que je n’ai jamais été un champion du mariage. Le grand inconvénient du mariage est qu’il nous fait perdre notre égoïsme, or les gens sans égoïsme sont sans couleur – ils manquent d’individualité. Il existe toutefois des personnes que le mariage rend plus complexes. Elles préservent leur égoïsme et y ajoutent un grand nombre d’ego. Elles sont forcées d’avoir plus d’une vie. Elles deviennent extrêmement bien organisées, ce qui est, me semble-t-il, le but de l’existence. En outre, toute expérience à sa valeur et, quoi que l’on puisse dire contre le mariage, il est certainement une expérience.
Je ne parle jamais en écoutant de la musique – en tout cas quand elle est bonne. Lorsque l’on écoute de mauvaise musique, c’est un devoir de l’étouffer sous le bruit des conversations.
Lorsque les critiques sont en désaccord, l’artiste est en accord avec lui-même.
La foi est la chose la plus multiple que je connaisse. Nous sommes tous supposés croire à la même chose sous des formes différentes. C’est comme de manger à la même assiette, avec des cuillères de couleurs différentes.
L’expérience n’a aucune valeur éthique, elle est simplement le nom que les hommes donnent à leurs erreurs. Les moralistes l’ont en général considérée comme une sorte d’avertissement, ils ont affirmé qu’elle était d’une certaine efficacité éthique dans la formation du caractère, ils l’ont louée parce qu’elle est supposée nous enseigner la voie à suivre et nous montrer ce qu’il faut éviter. Mais il n’y a pas de force motrice dans l’expérience. Elle ne nous fait pas plus agir que la conscience elle-même.
En réalité, tout ce qu’elle prouve est que notre avenir ne sera pas différent de notre passé et que le péché que nous avons commis une fois, avec dégoût, nous le répéterons à maintes occasions et avec joie.
Les sensations sont les détails qui construisent l’histoire de notre vie.
Aucun artiste n’a de sympathies éthiques. Pour un artiste, avoir une sympathie éthique est un impardonnable maniérisme de style.
Je n’avais encore jamais compris ce qu’était la terreur ; maintenant je le sais. C’est comme si une main de glace venait se poser sur notre cœur. C’est comme si notre cœur palpitait à mort au fon d’un gouffre.
Les artistes ne cherchent pas à démontrer. Même les choses vraies peuvent être démontées.
Nous savons bien ce que la santé veut dire. Un gentleman anglais à la campagne qui galope après un renard – l’ineffable poursuivant l’immangeable.
Les gens racontent rarement des vérités qui valent la peine d’être dites. Nous devrions choisir nos vérités avec autant d’attention que nous choisissons nos mensonges et faire une sélection de nos vertus avec autant de soin que nous mettons à sélectionner nos ennemis.
L’âme et le corps, le corps et l’âme – comme ils sont mystérieux ! Il y a de l’animalité dans l’âme et le corps a ses moments de spiritualité. Les sens peuvent affiner et l’intellect peut avilir. Qui peut dire où cessent les, pulsions charnelles et où commencent les pulsions physiques ? Comme les définitions établies par les psychologues ordinaires sont creuses ! Et pourtant, comme il est difficile de faire un choix parmi les différentes écoles ! L’âme est-elle une ombre située dans la maison du péché ? Ou le corps est-il en fait logé dans l’âme, comme le pensait Giordani Bruno. La séparation de l’esprit et de la matière est un mystère, un mystère aussi l’union de l’esprit et de la matière.
Ceux qui trouvent de belles significations dans les belles choses sont les gens cultivés ; pour eux, il y a de l’espoir.
Dire d’un livre qu’il est moral ou immoral n’a pas de sens. Un livre est bien ou mal écrit- c’est tout.
Le mariage est une sorte de serre chaude. Il fait fructifier d’étranges péchés, et parfois d’étranges renoncements.
La vie morale fait partie des thèmes de l’artiste, mais la moralité de l’art consiste en un usage parfait d’un médium imparfait.
Le sens du devoir est semblable à quelque horrible maladie. Il détruit le tissu de l’esprit, comme certaines affections détruisent les tissus du corps. Le catéchisme en est en grande partie responsable.
Ceux qui trouvent des significations affreuses dans les belles choses sont corrompus sans être charmants ; il s’agit d’une faute.
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