Je cite ma source en début de sujet : Le crapouillot réédité en 1980
Avant-propos
A la demande de nombreux lecteurs qui n’avaient pu se procurer ce numéro du « Crapouillot » paru pendant l’hiver 1976 et très rapidement épuisé, nous le rééditons aujourd’hui. C’est que la Franc-Maçonnerie continue de susciter un vif intérêt dans le public, soucieux de connaître la vérité sur cette confrérie qui entretint si longtemps le mystère sur ses rites et ses objectifs et dont l’existence a soulevé maintes polémiques en France jusqu’à ces dernières années.
Ainsi, il y a quelques semaines encore, le 1er décembre 1980, M. Michel de Just, qui à succédé à Me Richard Dupuy comme grand-maître de la Grande Loge de France, évoquait sur FR3, l’excommunication des francs-maçons par l’Eglise catholique ; « Aucun des membres de la Grande Loge de France « au caractère apolitique et spirituel » ne tombe sous cette condamnation, affirmait le grand-maître, puisque l’excommunication ne vise que ceux qui entrent dans une société secrète ayant pour but la destruction de l’Eglise catholique. » Il faudra pourtant attendre la révision – proche de son terme, assure Radio-Vatican – du droit canon, et en particulier de son article 2335, pour que se confirme ce revirement capital de Rome à l’égard de la Maçonnerie.
Ce seul exemple suffirait à montrer que bien des controverses et des malentendus persistent aujourd’hui encore sur le rôle et l’influence des frères « trois points »
Triant les sources et confrontant les faits, Le Crapouillot tente donc ici de présenter objectivement l’histoire et la situation actuelle de la Maçonnerie française. Voici les structures qui la régissent, les questions qui l’agitent, les antagonismes qui la divisent ; les objectifs qui la rapprochent. Nous n’avons voulu favoriser aucun courant, aucune tendance, ni prendre en considération les préséances que s’arrogent certaines obédiences. L’information ne connaît pas ce genre de hiérarchie.
Dernier point : pour la commodité de la lecture, plutôt que de truffer les pages de rappels et de notes explicatives, nous avons préféré placer à la fin du numéro un petit lexique maçonnique. Le « profane » pourra s’y reporter chaque fois qu’il souhaitera expliciter un terme dont le sens lui échappe.
La Franc-Maçonnerie, qui compte aujourd’hui une dizaine de millions d’adeptes dans le monde, rassemble en France un peu moins de soixante mille « frères » et « sœurs ». Les maçons français expliquent la modicité de ce nombre par le fait que, dans l’Hexagone, les modalités de recrutement sont plus rigoureuses qu’ailleurs.
Autre particularité : en France, la Maçonnerie est divisée administrativement en plusieurs obédiences. Pour certains « frères » cette pluralité permet à chaque obédience de définir sa propre voie du point de vue philosophique, religieux, politique et offre ainsi un plus grand choix au candidat profane. Pour d’autres, cette multiplicité diminue l’influence de l’Ordre et constitue, face au monde profane, un attristant spectacle de divisions, alors que, par nature, la Maçonnerie est faite pour unir.
Bien que tirant leur origine d’un même tronc initiatique commun et bien qu’utilisant à peu près les mêmes outils, les mêmes rituels symboliques, les mêmes tabliers et les mêmes cordons – mais de couleur différente -, chacune des obédiences maçonniques françaises possède sa propre identité et ses moyens caractéristiques de travail et d’action vers l’extérieur.

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