mercredi 23 novembre 2011

Le Bouddhisme En Quelques mots Chapitre 6


Chapitre 6

Le kamma ou la loi de causalité morale

Nous vivons dans un monde instable et mal équilibré où nous percevons les inégalités et les différences multiples qui existent entre les êtres humains. Nous voyons une personne née dans le luxe, douée de belles qualités mentales, morales et physiques, une autre née dans la pauvreté et le malheur. Tel homme, pieux et vertueux, est traqué toute sa vie par les échecs, la méchanceté et la misère alors que tel autre, corrompu et sot, est favorisé par la chance et jouit d’une vie heureuse.
Pourquoi les uns sont-ils faibles et les autres puissants ? Pour quelle raison certains sont-ils arrachés des bras de leur mère après avoir vécu seulement quelques étés ? Pourquoi certains meurent-ils à la fleur de l’âge tandis que d’autres vivent jusqu’à un âge très avancé. Pourquoi existe-t-il des maladies et des infirmes à côté des êtres sains et vigoureux ? Pourquoi y a-t-il des beaux et des laids, des riches et des pauvres, des heureux et des misérables. Pourquoi les uns sont-ils intelligents et les autres idiots, les uns saints et les autres criminels, les uns artistes, mathématiciens ou musiciens dès le berceau, les autres congénitalement aveugles, sourds ou contrefaits ? Pourquoi les uns sont bénis et les autres maudits dès leur naissance ?

Ce sont des questions qui rendent perplexe toute personne qui réfléchit. Y a-t-il une cause ou des causes à toutes  les inégalités ou cela est-il purement accidentel ? Aucune personne raisonnable n’attribuera cette différence, cette diversité au hasard aveugle ou à un simple accident. Si on croit que tout est le fait du hasard, on devrait également croire que ce livre s’est écrit tout seul. Rien n’arrive à l’homme qu’il ne mérite pour une raison ou pour une autre.

Ceci pourrait-il être le « fait » d’un créateur irresponsable ? Huxley écrit « Si nous devons supposer que quelqu’un a  intentionnellement mis en branle ce merveilleux univers, il est parfaitement clair pour moi que ce quelqu’un n’est pas plus bienveillant et juste, dans le sens exact des mots, qu’il n’est malveillant et injuste. »

Comme le dit Einstein : « Si cet Etre (Dieu) est omnipotent, alors tout ce qui se produit est son œuvre, y compris les actions, les pensées, les sentiments et les aspirations des hommes. Ceux-ci sont-ils donc responsables de leurs actes et de leurs pensées devant cet Etre Tout-puissant ? En distribuant châtiments et récompenses, il se jugerait lui-même dans une certaine mesure. Comment ceci peut-il se concilier avec l’idée de bonté et de vertu qu’on se fait de Lui » ?

«  D’après les principes théologiques dit Spencer Lewis, « l’homme est créé arbitrairement et sans qu’il le désire et au moment de sa création, il est béni ou maudit pour l’éternité. Ainsi, l’homme est bon ou méchant, heureux ou malheureux, noble ou dépravé, depuis le moment même où il a été conçu physiquement jusqu’à celui de son dernier souffle, sans qu’il soit tenu compte de ses désirs, de ses espoirs, de ses ambitions, de ses efforts ou de ses prières ferventes. Tel est le fatalisme théologique »

Pour Charles Bradlaugh, « L’existence du mal est une terrible pierre d’achoppement pour le théiste. La souffrance, le malheur, le crime, la pauvreté se trouvent confrontés au défenseur de la bonté éternelle, et constituent des arguments irréfutables qui mettent en doute sa déclaration selon laquelle Dieu est bonté, sagesse et toute-puissance. »
 Dans les paroles de Schopenhauer : «  Celui qui se considère comme venu du  néant, doit aussi penser qu’il retournera au néant. L’idée qu’une éternité s’est écoulée avant qu’il ne fut et qu’une seconde éternité commence, pendant laquelle il ne cessera d’exister, est inconcevable. Si la naissance est le commencement absolu, la mort doit donc être la fin absolue ; et la supposition que l’homme est issu du néant conduit nécessairement à la conclusion que la mort est sa fin absolue. »

Commentant les souffrances humaines et Dieu, J. B.  Haldane écrit : « Ou la souffrance est indispensable au perfectionnement du caractère humain ou  Dieu n’est pas tout-puissant. La première théorie est réfutée par le fait que certaines personnes qui ont connu très peu d’épreuves mais ont été favorisées par leur ascendance, leur milieu et leur éducation, possèdent cependant de nobles caractères. L’objection soulevée contre la deuxième théorie est que, concernant la création de l’univers, seul le postulat d’un Dieu permet de combler certaines lacunes de nos connaissances intellectuelles. Et un créateur pouvait vraisemblablement créer tout ce qu’il voulait. »

Lord Russel déclare : «  On nous dit que le monde a été créé par un Dieu à la fois bon et omnipotent. Avant de créer le monde, il avait prévu les souffrances et les misères que celui-ci contiendrait. Il est donc responsable de tout cela. Il est inutile de dire que toute la souffrance du monde est due au péché… Car, si Dieu connaissait à l’avance les péchés que l’homme commettrait, il était évidemment responsable de toutes les conséquences de ces péchés quand il avait décidé de créer l’homme. »

Dans « Désespoir », un poète écrit vers la fin de sa vie, Lord Tennyson attaque hardiment Dieu qui dit : «  Je fais la paix et crée le mal. »
« Quoi ! Irais-je invoquer cet amour infini qui nous a si bien traités.
Cruauté infinie plutôt, qui a créé l’enfer éternel,
A prévu notre destinée, nous a faits et condamnés
D’avance et agit comme elle l’entend. »

Assurément, «  La doctrine suivant laquelle tous les hommes sont des pêcheurs et portent en eux le péché d’Adam, est un défi à l’amour, à la miséricorde, à l’équité et à la justice toute-puissante. »

Certains écrivains de jadis affirmaient que Dieu a créé l’homme à son image. Certains penseurs modernes déclarent au contraire que c’est l’homme qui a créé Dieu à son image. Avec les progrès de la civilisation, l’idée que l’homme se fait de Dieu est aussi devenue de plus en plus affinée. Il est cependant impossible de concevoir qu’un tel Dieu puisse exister dans ou hors de l’univers.

Cette diversité relèverait-elle de l’hérédité et de l’influence du milieu – de l’inné et de l’acquis ? On doit admettre que les phénomènes physico-chimiques découverts par les avants sont partiellement les instruments, mais ils ne sont pas seuls responsables des distinctions subtiles et des grandes différences qui existent entre les individus. S’il en est ainsi, nous ne pouvons pas comprendre pourquoi deux jumeaux, qui sont physiquement semblables, ayant hérité des mêmes gènes et joui des mêmes privilèges d’éducation, sont très souvent totalement différents par leur caractère, leur moralité et leur intelligence. L’hérédité joue un rôle important mais elle explique mieux les similitudes que les différences. La cellule infinitésimale qui représente la cinquantième partie d’un millimètre, héritée de nos parents, n’entre en jeu que pour la formation physique de l’être humain.


Pour comprendre la diversité de mental, d’esprit et de moralité, nous avons besoin de plus d’éclaircissements ou de faire intervenir d’autres facteurs. La théorie de l’hérédité n’explique pas pourquoi un criminel peut descendre d’une longue lignée d’ancêtres honorables ni la présence d’un saint dans une famille corrompue ni l’existence d’enfants prodiges, de génie et de grands maîtres religieux.

Pour le Bouddhisme, cette diversité est due non seulement à l’hérédité et à l’influence du milieu « nature et culture » mais aussi à notre propre Kamma ou, en d’autres termes, à l’héritage de nos actions, passées et présentes. Nous sommes responsables de nos actes, de notre bonheur ou de notre malheur, nous créons notre enfer ou notre paradis, nous sommes les artisans de destin en résumé, nous sommes nous-mêmes notre Kamma.

Un jour, un jeune homme nommé Subba questionna le Bouddha au sujet des états bas et des états élevés des hommes. « Car », dit-il « Nous trouvons ceux qui ont une vie longue et ceux qui ont une vie courte, les vigoureux et les débiles, les beaux et les riches, les vils et les nobles, les stupides et les intelligents. »

Le Bouddha répondit brièvement : « tous les êtres vivants possèdent leur propre Kamma, il est leur héritage, leur cause congénitale, leur parenté, leur refuge. C’est le Kamma qui différencie les êtres dans leurs états bas ou élevés. »
Il explique ensuite la cause de ces différences et leur relation avec la loi de causalité morale.

Ainsi, selon le Bouddhisme, nos différences mentales, morales, intellectuelles et tempéramentales sont dues principalement à nos propres actions et tendances, passées et présentes. Kamma signifie littéralement action, dans son sens ultime, il signifie volitions, morales ou immorales, Kusala Akudala Cetanâ. Les volitions bonnes ou mauvaises constituant le Kamma, le bien engendre le bien, le mal engendre le mal. Ou, comme préfèrent le dire certains penseurs occidentaux, le Kamma est « action –influence »

Le Kamma est la loi de causalité morale ou loi de la cause et de l’effet sur le plan éthique. Kamma est l’action ( la cause) et Vipâka est le fruit ou réaction ( l’effet)

Pour mieux comprendre la loi du Kamma, prenons l’exemple du manguier : le Kamma ( la cause) peut être comparé au noyau de la mangue. La mangue, fruit de l’arbre né de ce noyau, est Vipâka (l’effet) Les feuilles et les fleurs… correspondent aux différences externes telles que santé, richesse, maladie, pauvreté etc… et sont les conséquences concomitantes inévitables. De même qu’une graine semée en sol fertile, germe et fructifie tôt ou tard suivant, sa propre nature, de même le Kamma produit son juste effet, maintenant ou plus tard.

Nous récoltons maintenant ce que nous avons semé dans le présent ou dans le passé ; nous semons maintenant ce que nous récolterons, soit dans cette vie, soit dans la vie suivante, soit dans une existence ultérieure. Dans un sens, nous sommes le résultat de ce que nous étions et serons le résultat de ce que nous sommes. Dans un autre sens, nous ne sommes pas totalement le résultat de ce que nous étions et ne serons pas absolument le résultat de ce que nous sommes. Par exemple, celui qui était hier un criminel peut devenir aujourd’hui un saint et celui qui est un saint maintenant peut se transformer et devenir un misérable pécheur.

 Le Bouddhisme attribue cette diversité au Kamma mais n’affirme pas que tout lui est dû. Si tout était dû au Kamma, un homme ayant un mauvais Kamma serait condamné à être toujours mauvais, et une personne, ayant un bon Kamma n’aurait pas besoin de consulter un médecin car chaque fois qu’elle tombe malade, elle recouvrerait sûrement la santé grâce à son bon Kamma.

Selon le Bouddhisme, il y a 5 ordres ou processus Niyâmas qui prévalent sur les plans physique et mental. Ce sont :
1 –Utu Niyâma, ordre physique inorganique : les phénomènes saisonniers des vents et des pluies, le changement des saisons etc.

2 –Bija Niyâma, ordre physique organique des germes et des graines : le riz produit par la graine, la saveur sucrée provenant de la canne à sucre ou du miel etc. . La théorie scientifique des cellules et des gènes et la similitude des traits des jumeaux peuvent  être attribué à cet ordre.

3 –Kamma Niyâma, ordre de l’action et du résultat les actes désirables ou indésirables produisent de bons et de mauvais résultats.

4 –Dhamma Niyâma, ordre de la norme : les phénomènes ayant lieu lors de la dernière naissance d’un Bodhisatta, la gravitation et autres lois similaires de la nature etc.

5 –Citta Niyâma, ordre de l’esprit ou loi psychique : le processus de la conscience, le pouvoir de l’esprit etc. Tous les phénomènes psychiques peuvent être classés dans cet ordre.

Tout phénomène psychique, mental ou éthique peut être expliqué par ces 5 ordres qui sont eux-mêmes des lois universelles. Le Kamma est donc l’une des 5 lois qui, ainsi que toute loi naturelle, ne nécessite pas un créateur de la loi mais opère par elle-même dans son propre champ, sans intervention de quelque agent dirigeant externe ou indépendant.

Personne par exemple n’a commandé au feu de brûler ou à l’eau de rechercher l’équilibre de son niveau ; Aucun savant n’a décidé que l’eau doit se compenser H2O et que le froid doit être l’une de ses propriétés.

Le Kamma n’est ni le destin ni la prédestination imposés par un pouvoir inconnu et mystérieux auquel nous devons nous soumettre aveuglément. C’est notre  façon d’agir qui réagit sur nous-mêmes. C’est pourquoi nous avons la possibilité de modifier largement le cours de notre Kamma.

Il faut rappeler que l’action du Kamma n’est pas liée à l’idée de récompense ou de châtiment, puisque le Bouddhisme nie l’existence d’un Souverain Pouvoir qui gouverne ses sujets et les récompense ou les punit suivant leurs mérites. Nous, bouddhistes, croyons fermement que nos joies et nos peines sont les conséquences naturelles et inéluctables de nos actions. La potentialité de produire son effet attendu est inhérente dans le Kamma qui est un principe actif, constant et invariable. La cause produisant l’effet et l’effet expliquant la cause, la graine produit le fruit et le fruit explique l’origine de la graine. Il y a inter-relation entre la graine et le fruit comme il y a inter-relation entre le Kamma et son effet, car « l’effet germe déjà dans la cause »

 « Ni dans le ciel, ni dans les profondeurs de l’Océan, ni dans une caverne de montagne, n’existe un endroit où l’homme puisse se réfugier pour échapper aux conséquences de ses mauvaises actions » (Dhammapada)

Chacun est-il forcé de récolter tout ce qu’il a semé en égale proportion ? Pas nécessairement. Dans le Anguttare Nikâya  le Bouddha répondit ainsi : « Si quelqu’un dit qu’un homme doit récolter suivant ses actions dans ce cas il n’y aura pas de vie sainte ni de possibilité offerte pour l’extinction entière de la souffrance. Mais si l’on dit que ce qu’un homme récolte est en rapport avec ses actions dans ce cas il y aura une vie sainte et une possibilité est offerte pour l’extinction entière de la souffrance. »

Nous ne sommes ni le maître ni le serviteur de notre Kamma. Même un homme très pervers peut, par son propre effort, devenir une personne vertueuse ; nous sommes toujours en train de devenir et ce devenir dépend de nos propres actions. Nous pouvons à tout moment chanter pour le meilleur ou pour le pire. Même le plus coupable ne  doit pas être découragé ou condamné en raison de sa mauvaise nature ; il doit être plaint, car nous qui le méprisons maintenant, nous avons été probablement dans une situation semblable à certains stades de nos existences. Ainsi que nous avons pu nous améliorer, lui aussi  se transformera peut-être plus rapidement que nous. Qui peut dire quel bon Kamma se trouve en réserve en chacun de nous ?

C’est cette doctrine du Kamma qui donne le réconfort, l’espoir, le sens de la responsabilité et le courage moral à un bouddhiste.

Quand l’imprévu arrive, quand il est confronté aux difficultés, aux échecs et aux épreuves, il sait qu’il est en train de recueillir les fruits de ses actions passées. Au lieu de céder au fatalisme et à l’inaction, il arrache les mauvaises herbes et sème les bonnes semences à leur place, car le futur est entre ses mains.

Un bouddhiste, convaincu de la loi du Kamma, ne prie personne pour être sauvé mais se repose sur lui-même pour sa Libération. Au lieu d’invoquer un agent surnaturel, il se reposera sur le pouvoir de sa volonté et s’efforcera toujours de travailler pour le bien de tous. Cette croyance dans le Kamma stimule ses efforts et ranime son enthousiasme, le rend toujours généreux, tolérant et attentif, l’encourage à faire le bien et à s’abstenir de ce qui est mauvais, sans craindre le châtiment et sans espérer de récompense. C’est aussi cette doctrine du Kamma qui apporte une explication au problème de la souffrance, au mystère de ce que les autres religions appellent destin ou prédestination et surtout à cause des inégalités dans la condition humaine.

D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quand partons-nous ? Nous ne le savons pas. La seule chose dont nous soyons sûrs, c’est que nous devons partir.

Nos biens les plus précieux, nos parents, nos amis, ne nous suivront pas, non plus que ce  corps que nous appelons nôtre. Des éléments ils sont venus, aux éléments ils retourneront. Renommée vide et vaine gloire s’évanouissent dans l’air subtil.

Solitaires, nous errons dans cet Océan du Samsâra, secoués par les tempêtes, ballottés de-ci et de-là par notre propre Kamma, apparaissant ici comme un animal ou comme un homme, ailleurs peut-être comme un dieu ou comme Brahma.
Nous nous rencontrons et nous nous quittons, nous nous rencontrons de nouveau sans le savoir. Il est bien rare que ceux que nous rencontrons dans notre course errante, n’aient été à un moment ou un autre, une mère, un père, une sœur, un frère, un enfant.

« Si un homme » a dit le Bouddha, «  coupait toutes les herbes, les tiges, les branches et brindilles existant en Inde, et qu’il en fasse un monceau, en les disposant en tas de quatre pouces, et s’il disait pour chaque tas : « « Voici ma mère, voici la mère de ma mère », toutes les herbes, les tiges, les branches et les brindilles existant en Inde seraient épuisées avant qu’il ait dénombré toutes les mères de sa mère »

Ainsi, sommes-nous étroitement unis durant notre voyage dans le Samsâra.

Les vies innombrables que nous avons vécues et les souffrances infinies que nous avons endurées dans le passé sont telles que le Bouddha a déclaré :
« Si tous les ossements d’une seule personne cheminant dans le Samsâra étaient réunis et conservés, tous ces ossements entassés formeraient un monticule aussi élevé que le Mont Vepula. Longtemps vous avez souffert de la mort de votre père  et de votre mère, de vos enfants, de vos frères et de vos sœurs, endurant ces souffrances, vous avez versé vos larmes tout au long de ce chemin sans fin, et ces larmes sont plus abondantes que toute l’eau des quatre océans.
Longtemps votre sang a coulé quand vous étiez un bœuf, un buffle, un mouton, une chèvre… et que le boucher vous coupait la tête.
Longtemps vous avez été condamnés comme assassins, bandits de grands chemins, adultère et de vos corps décapités, le sang répandu sur ce chemin sans fin, est plus abondant que toute l’eau des quatre océans.
Longtemps, vous avez ainsi supporté les souffrances, supporté les tourments, supporté le malheur et rempli les tombes des cimetières, assez longtemps certainement pour être dégoûtés de toutes les formes d’existence, assez longtemps pour vous en détourner et vous en libérer à tout jamais. »

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