XX
Les titres des Loges
Ce sont les sept maîtres fondateurs d’une nouvelle loge qui, en adressant à l’obédience la demande de patente, proposent le titre distinctif qu’ils ont choisi. L’autorité de l’obédience peut le refuser et en suggérer un autre.
A l’origine, les premières loges spéculatives créées en France se voulurent respectueuses de la tradition christique. Elles furent même à l’occasion, ouvertement catholiques. Elles s’appelaient « Saint-Thomas au Louis d’Argent », « Saint-Louis et la Gloire », « Saint-Jean de Jérusalem », etc.
Plus tard, les loges choisirent pour titres des noms de vertus : « La Vraye Espérance », « la Parfaite Union », « Amitié et Fraternité ».
Sous l’influence de Jean-Jacques Rousseau et des Encyclopédistes, la Maçonnerie française connut ensuite les loges du « Contrat Social », de « l’Egalité », de « l’Ecole des Mœurs ».
Puis vinrent la Révolution et l’Empire : ce fut l’époque des « Citoyens Réunis », de « Saint Napoléon », du « Grand Sphinx » (en souvenir de la campagne d’Egypte), de « l’Impériale des Francs Chevaliers », des « Elèves de Mars et de Neptune » (à Toulon).
La IIIe et la IVe République donnèrent naissance à des noms souvent plus engagés : « les Droits de l’Homme », « la Libre Pensée », « la Fraternité des Peuples », « Philosophie Positive », « l’Internationale », « l’Union des Peuples », « les Hospitaliers Socialistes », « Les Amitiés Internationales », « Tradition Jacobine » etc.
Plus édifiante encore est la liste des hommes célèbres, francs-maçons ou non, auxquels les obédiences françaises ont voulu rendre hommage en faisant d’eux les parrains de leurs loges. Parmi les loges actuelles du Grand Orient de France, on trouve ainsi : Alain, Etienne Marcel, Montaigne, Franklin Roosvelt, Shakespeare, Pierre Brossolette, Saint-Just, Voltaire, Mozart, Salvador Allende, Aristide Briand, Emmanuel Arago, Anatole France, Jean-Jacques Rousseau.
Pour la Grande Loge de France, on peut citer entre autres : Goethe, Emile Zola, Francisco Ferrer, Denis Papin, Léonard de Vinci, Auguste Comte, Diderot, Jean Jaurès, Guillaume Tell, le général Peigné, Anatole France, Marcel Sembat, Roger Salengro, l’abbé Grégoire.
Cette habitude de donner aux loges des noms de personnages laïques célèbres est une mode assez récente. Si l’on se réfère au tableau des loges françaises de 1795, on n’y trouve que la loge « Caroline-Louise, reine de Naples » (fondée en 177), la loge « Henri IV » (fondée en 1772) et la loge « Catherine II » (1780). Mais, aujourd’hui, la Maçonnerie rattrape le temps perdu !
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