jeudi 5 janvier 2012

Histoire de cloches à Paris et ailleurs, Big Ben, Liberty Bell, Bourdon de Notre-Dame,Wall Street,

Histoire de cloches à Paris et ailleurs

 Big ben

La tour Saint-Stephen de la Maison du Parlement, haute de 96 mètres est érigée depuis 1834 face à la Tamise entre Westminster Bridge et Westminster Abbey.
Elle a accueilli sa première cloche en 1856. Fêlée quelques mois après son installation, cette cloche fut remplacée en 1859 par le fameux Big Ben. Big Ven était le surnom de Benjamin Hall, personnage corpulent, ingénieur et commissaire des travaux publics qui ordonna la fabrication de la cloche.
La cloche de Big Ben pèse 13,5 tonnes. Son diamètre est de 2,7m et sa hauteur est de 2,2m. Son marteau pèse près de 200 kg
L’horloge de Big Ben est composée de quatre cadrans de 7 mètres de diamètre, son mécanisme pèse à lui seul 5 tonnes, et ses aiguilles ont la taille d’un autobus. Malgré l’énormité de ses proportions, son système est tellement fin et délicat qu’il est chaque année réglé en posant simplement une pièce d’un penny sur le mécanisme s’il prend de l’avance, ou en en  enlevant une si, shocking, il venait à retarder.



Le bourdon de Notre-Dame.

Offert en 1400 à la cathédrale par  Jean de Montaigu, frère de l'évêque de Paris, qui l'avait baptisé du prénom de sa femme, Jacqueline. C'est l'une des plus belles cloches d'Europe, refondue et augmentée en poids à plusieurs reprises. Le bourdon de Notre-Dame ne fait entendre sa voix puissante que dans les grandes solennités. Son fa dièse à la pureté unique que l'on entend de Montrouge à Saint-Denis, provient du fait que lors de la fonte, les femmes, dit-on, jetèrent leurs bijoux en or dans le métal en fusion. Ce bourdon colossal pèse 16 000 kilo, son battant long de 2,70 m pèse 500 kilo.
La tour nord de Notre-Dame recèle encore quatre autres cloches, dont la mission est de sonner trois fois par jour, à 8 heures, midi et 19heures. Angélique Françoise pèse 1765 kilos, elle raisonne en ut dièse. Antoinette Charlotte pèse 1158 kilo, elle résonne en ré dièse.
Hyacinthe Jeanne pèse 813 kilo, elle résonne en fa et Denise David pèse 650 kilo et résonne en fa dièse.



La Liberty Bell - la cloche de la liberté

La cloche de Philadelphie est pour les Américains le symbole même de la liberté. Fabriquée à Londres pour le Parlement de la colonie de Pennsylvanie elle se fêla, sombre présage, à son arrivée dans le Nouveau Monde. Malgré son état approximatif, c'est elle qui carillonna à toute volée annonçant la Déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique et la venue d'une nouvelle ère de l'histoire du monde. Devenue célèbre malgré cette opiniâtre fêlure réparée plusieurs fois en vain, elle fut dupliquée en 1950 par la fonderie savoyarde Paccard, à la demande du US Gouvernment qui installa les copies de Liberty Bell dans les capitales de chacun des 48 états des États-Unis. La Liberty Bell porte gravée sur son flanc cette citation du Lévitique « chapitre 25 ». « Proclim Liberty throughout the land unto all the inhabitants thereof »



La cloche de Wall Street
La sinistre cloche de Wall Street qui, ces temps-ci, nous donne tant de soucis. Sonnant le glas de la bande des quatre, les ci-devant  Dow Jones, Nasdaq Composite, la Fed et de leurs complices, Messieurs CVS, Commerce, Départment, Stock Exchange etc.. Elle plonge dans l'inquiétude une société complètement fêlée qui avance à cloche-pied droit dans le mur

La cloche de la Cathédrale de Metz



La cloche de la Dômerie d'Aubrac
Pour terminer sur une note positive, je t'invite amie lectrice et ami lecteur à ma campagne est au cœur des solitudes du plateau d'Aubrac à la Dômerie d'Aubrac. Cette abbaye fut fondée vers 1620 par Adalard, un noble flamand, à son retour du pèlerinage de Saint-Jean de Compostelle. Terrorisé par les loups et en grand danger de périr de froid lors de sa déambulation sur l'Aubrac, il se réfugie à dans une caverne dans laquelle il découvrit avec horreur les têtes de dizaines de pèlerins  victimes des bandits. Cela le décida à fonder un monastère en ces « lieux de solitude et d'abomination ». Il y établi des prêtres pour le service de l'église, des chevaliers hospitaliers pour l'escorte des voyageurs et des dames de qualité pour laver les pieds des pèlerins, faire leur lit et prendre soin de leurs vêtements. C'est ainsi que dès la tombée du jour la cloche de la Dômerie qui « chante pour les clercs, fait fuir les démons, et appelle les errants » sonates des siècles, guidant les pèlerins égarés dans le froid, la brume et la neige, guettés par les loups et pire encore par les bandits, avides de la pourtant modeste bourse des marcheurs de Saint-Jacques. Même aujourd'hui, bien chaussé  de Nike, nanti d'un sac à dos très étudié, à poches séparées et d'un portable prêt à l'usage... On est encore content d'apercevoir, entre chien et loup, la tour de la Dômerie au détour des masses granitiques du plateau. Ayant durant des siècles arraché au désespoir, les marcheurs du  « Champ à l'Etoile », la cloche de la  Dômerie a survécut à la Révolution, à la désaffectation de l'église pour être finalement transférée en 1798 dans l'église de Saint Chély d'Aubrac.




Adresses de fonderies de cloches

La fonderie Paccard : créée en 1796 et située aujourd’hui à Sévrier (74), c’est la plus grosse fonderie françaie de cloches. Un musée campanaire y a été créé. C’est de cette fonderie qu’est sortie la « Savoyarde » du Sacré-Cœur. Elle a fondu à ce jour, plus de 80 000 cloches ! la fonderie Paccar a également fondu les copies de la « Liberty Bell » ainsi que la cloche du Millénaire « Millenium Bell » (33 tonnes) envoyée aux Etats-Unis en 1999.

La fonderie de cloches Bollée : installée depuis 1838 à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans, elle a fondu quelques cloches prestigieuses (Ottawa, basilique de Yamoussoukro...) Elle abrite également un musée campanaire.

La fonderie Cornille-Havard : Installée à Villedieu-les-Poêles,  elle propose des visites guidées de son atelier historique et initie à l’art de la fonte des cloches.

La fonderie Voegele : installée depuis 1834 à Labergement-Sainte-Marie, elle est spécialisée dans la cloche en bronze pour le bétail.


Source en partie : André Dumas-La Gazette de Montmartre

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