Il y a des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement ou traîner l’existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose.
L’amour romanesque est le privilège des riches et non l’occupation des sans –emploi. Les pauvres devraient être prosaïques et avoir le sens pratique.
Une rencontre qui débute par un compliment va nécessairement se transformer en amitié véritable. Elle commence comme il faut.
Les vérités de la métaphysique sont les vérités des masques.
Les gens heureux ont leur valeur dans notre monde, bien qu’il ne s’agisse que d’une valeur négative de repoussoir. Ils font ressortir la beauté des malheureux et la fascination qu’ils inspirent.
Dans ce monde il n’existe que deux tragédies : ne pas obtenir ce que l’on veut, et obtenir ce que l’on veut. La dernière est de loin la pire- la dernière est un vrai drame.
Aux yeux de quiconque a lu l’Histoire, la désobéissance est la vertu originelle de l’homme. La désobéissance a permis le progrès- la désobéissance et la rébellion.
Il n’est pas recommandé de trouver des symboles dans tout ce que l’on voit. La vie n’est plus alors qu’une suite de terreurs.
Le confort est la seule chose que notre civilisation puisse nous apporter.
La politique est mon seul plaisir. Vous comprenez, de nos jours, il est mal vu de flirter avant quarante ans ou d’être romantique avant quarante-cinq ans et nous autres, pauvres femmes de moins de trente ans ou du moins qui le prétendons, n’avons pas d’autre choix que la politique ou la philanthropie. Or la philanthropie me paraît être devenue le refuge de ceux qui ont envoie d’ennuyer leurs prochains. Je préfère la politique ? Je pense qu’elle est plus …seyante.
Notre passé, voilà ce que nous sommes. Il n’y a pas d’autre façon de juger les gens.
Dans un siècle d’une grande laideur où prime la raison, les arts n’empruntent pas à la vie, mais se copient les uns les autres.
Donner des conseils est toujours bête, mais donner de bons conseils est désastreux.
La vie tend un miroir à l’art ; soit elle reproduit quelque personnage étrange imaginé par le peintre ou le sculpteur, soit elle concrétise ce qui avait été rêvé par la fiction.
Je suis certain que si j’allais vivre à la campagne pendant six mois, toute ma sophistication disparaîtrait et personne ne ferait plus attention à moi.
Recommander aux pauvres d’être économes est à la fois grotesque et insultant. Cela revient à conseiller à un homme qui meurt de faim de manger moins.
Une cause n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle.
Je dis toujours ce que je ne devrais pas dire ; en fait, je dis en général ce que je pense réellement – de nos jours, une terrible erreur. Cela vous expose souvent à être mal compris.
Les gens ne cessent de dire qu’il est beau d’avoir des certitudes. Il semble qu’ils aient complètement oublié la beauté bien plus subtile du doute. Croire est tellement médiocre. Douter est tellement absorbant. Rester vigilant, c’est vivre ; être bercé par la certitude, c’est mourir.
C’est une bien triste vérité, mais nous avons perdu la faculté de donner de jolis noms aux choses. Les noms sont tout. Je n’ai aucun grief contre les actions, c’est des mots que je me plains. Ce qui explique pourquoi je déteste le naturalisme vulgaire en littérature. L’homme qui appelle une pelle une pelle, devrait être obligé de s’en servir. Il n’est pas capable d’autre chose.
Je doute beaucoup qu’un ton moral d’une grande élévation puisse conduire quiconque à la santé ou au bonheur.
Certaines tentations terribles demandent de la volonté – de la volonté et du courage – avant d’y succomber. Miser sa vie entière sur un unique coup de dés – que l’enjeu soit le pouvoir ou le plaisir m’importe peu -, ce n’est pas là une faiblesse. C’est un horrible, un terrible courage.
Il y a bien plus de raisons d’apprécier la stupidité que les gens n’imaginent. Personnellement, j’ai beaucoup d’admiration pour la stupidité. Une sorte de sympathie, je suppose.
Tous les hommes sont des monstres. La seule chose à faire est de nourrir ces malheureux. Une bonne cuisinière fait des miracles.
Les présages n’existent pas. Le destin ne nous envoie pas de messagers. Il est bien trop avisé ou cruel pour cela.
Pleurer est le refuge des femmes sans beauté et la ruine des jolies femmes.
Aimez l’art pour lui-même et tout ce dont vous avez besoin vous sera donné de surcroît. Cette dévotion à la beauté et à la création de belles choses devrait se retrouver dans toutes les grandes civilisations ; de la sorte, la vie de chaque citoyen cesse d’être une spéculation pour devenir un sacrement.
Il est toujours intéressant de poser une question, même si répondre ne l’est pas toujours.
On ne devrait jamais prendre parti pour quoi que ce soit. Prendre parti est le début de la sincérité, laquelle est suivie de près par la ferveur, alors l’être humain devient assommant.
L’œuvre d’art est belle parce qu’elle est ce que l’art n’a jamais été ; l’évaluer selon les normes du passé revient à l’évaluer selon des normes dont le reflet a généré sa vraie perfection.
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