Le domaine de Chantilly passe ensuite entre les mains du Grand Condé, il subit quelques aménagements et ne cesse d’en subir, notamment au XVIIIe siècle par Henri-Louis de Bourbon.
Un parc attenant au château abritait une prison durant quelques temps (1730-1770). Construit à l’initiative du connétable Anne de Montmorency en 1528 sur les fondements d’une ancienne forteresse, il fut pendant longtemps une résidence princière.
La grande galerie des batailles
Très endommagé à la Révolution, il retrouve sa splendeur d’antan sous l’impulsion du dernier fils du roi Louis-Philippe Ier, Henri d’Orléans, duc d'Aumale.
Le château et ses appartements
Fervent collectionneur, ce dernier y installe ses peintures, dessins, livres anciens et autres objets d’art. Son objectif est à la fois d’en faire sa demeure mais également un musée nommé Musée Condé en l’honneur de la famille dont il est le descendant.
A la Révolution, le château fut vidé de ses collections (meubles, tableaux), mais l'antichambre offre quelques témoignages du décor de Chantilly au XVIIIe siècle, tels que les deux tableaux de Jean-Baptiste Oudry ou le meuble minéralogique de Haupt.
De la forteresse médiévale des Orgemont ne subsiste que la base des tours. C'est donc Le Petit Château du connétable de Montmorency, construit en 1551, qui constitue aujourd'hui la partie la plus ancienne du château.
Autel de la Chapelle Saint-Louis
Le Petit Château comprend, au premier étage, les grands appartements. Ceux-ci comprennent trois salles décorées au XIXe siècle (dont l'antichambre et la salle des gardes), élevées sur l'ancien bras d'eau qui séparait le Petit Château du Grand Château, ainsi que l'appartement des princes de Condé décoré vers 1720 par Jean Aubert de superbes lambris (comprenant la chambre de Monsieur le Duc, le cabinet d'angle, le boudoir décoré d'une grande "singerie" de Christophe Huet, "la Galerie des Actions de Monsieur le Prince", et le salon de Musique).
Charmant boudoir daté de 1737, autrefois attribué à Watteau, entièrement décoré de peintures murales de Christophe Huet, la Grande Singerie représente un décor surabondant de singes et de magots chinois, à la mode du temps.
Le Grand Condé avait commandé au peintre Sauveur Le Conte, élève de Van der Meulen et spécialiste de peinture militaire, une série de onze toiles représentant ses principales actions militaires et avait donné des indications précises pour leur exécution. Il mourut en 1686 alors que le travail, qui dura de 1686 à 1692, était à peine commencé.
Dans le château de Chantilly vous ne pouviez entrer que d’un seul cote lors de soirée, et donc ressortir du même côté, comme cela vous étiez obligé de revenir et ainsi vous étiez vu de tous
La Galerie des Peintures
Château de Chantilly - musée Condé, Chantilly
Singes et dragons, La Chine et le Japon à Chantilly au
XVIIIe siècle
Pour la rentrée de septembre 2011, le musée Condé a proposé une exposition qui s’inscrit dans la thématique du « voyage » qui sera développée jusqu’à la fin 2011 par le Domaine de Chantilly. En effet, les visiteurs sont invités à remonter le temps, au XVIIIe siècle, quand artistes et artisans réalisaient des oeuvres peintes ou d’art décoratif sur commande, afin de combler un goût immodéré pour les décors asiatiques où singes et dragons se mêlaient parfois avec délicatesse aux animaux familiers de nos campagnes.
En ce début du XVIIIe siècle, alors que la France se passionne pour l’exotisme, le duc de Bourbon, prince de Condé (1692-1740), collectionne pour son Château de Chantilly les porcelaines, les indiennes - tissus peints ou imprimés fabriqués en Asie entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle - et les meubles en laque de Chine et du Japon. Il les fait copier par des artisans français et crée pour ce faire trois manufactures. En mécène entrepreneur passionné, il commande en 1735 au dessinateur Jean-Antoine Fraisse (1680-1739) un album de modèles, gravés en taille-douce, d’après ses collections. Les artisans au service du prince s’en inspirent, notamment pour les porcelaines de Chantilly ; et ce jusqu’en 1740 à la mort du Prince et au tournant de cet engouement pour l’exotisme. C’est à partir de cet ouvrage in-folio rarissime que Nicole Garnier, conservateur général du patrimoine chargée du musée Condé, a conçu son exposition de rentrée où sont présentés outre les deux exemplaires enluminés provenant des collections du Château de Chantilly et de la Bibliothèque nationale de France (Bnf), des gravures de Fraisse (dont deux de plus de trois mètres sont extraites de l’exemplaire enluminé), d’autres de Jean-Baptiste Guélard (1698-1767), des peintures de Christophe Huet (1700-1759) et des pièces d’art décoratif représentatives de cette époque où l’Extrême-Orient était de mise à la Cour et dans les plus belles demeures…
Grand Condé
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