samedi 26 novembre 2011

Les Prénoms à la mode 2012 issus de la BD



Jolan

Fils de Thorgal dans la série Thorgalde Van Hamme et Rosinski créée en 1977, Jolan passe dans la vie réelle dès que les passionnés de la BD se trouvent en âge d’avoir des fils : le prénom est donné pour la première fois en 1987 et est attribué désormais à une centaine de garçons par an. 
Les auteurs de la bande dessinée ont d’ailleurs reçu de nombreuses demandes de fans qui voulaient qu’ils deviennent parrains de leurs fils… honneur qu’ils ont décliné.
Rappelons que Jolan, avec sa terminaison en -an, correspond bien aux sonorités à la mode.


Louve

Prénom porté par la petite sœur de Jolan dans la série Thorgal de Van Hamme et Rosinski, Louve apparaît comme prénom réel en 1998, onze ans après Jolan.
Il est aujourd’hui attribué à une vingtaine de petites filles par an.
Signalons que ni Thorgal ni Aaricia  n’ont à ce jour été donnés à l’état civil : ils restent des noms de papier, des noms de légende… à moins qu’ils ne correspondent simplement aux personnages avec lesquels les parents des Jolan et des Louve s’identifient


Calvin

Calvin est l’infernal petit garçon philosophe, violent et pessimiste, accompagné de son tigre en peluche Hobbes, qui s’anime et prend vie dès lors qu’aucun adulte n’est là pour l’observer.
L’auteur les met en scène avec un humour jubilatoire et décapant.
La série Calvin et Hobbes débute en 1985 aux États-Unis, mais en 1991 seulement en France. Elle n’est pas étrangère au décollage du prénom, inexistant en France avant 1988, mais régulièrement attribué à plus de 150 petits garçons par an depuis 1996.
Aucun Hobbes à signaler en revanche. 
J



Adèle


Adèle Blanc-Sec est une courageuse jeune femme croquée par le dessinateur Tardi (Adèle et la Bête, Le démon de la Tour EiffelLe secret de la salamandre...) à partir de 1976 et transposée depuis peu au cinéma.
La BD a peut-être contribué au renouveau du prénom : sur ces deux derniers siècles, Adèle a connu son plus fort succès dans les années 1830 (3 000 bébés par an), son creux le plus marqué dans les années 1965-1975 (moins de 30 bébés par an), mais entame un nouvel essor depuis les années 1980 (un millier par an maintenant).


Corto


Le  marin Corto Maltese, « cet aventurier laconique, solitaire, esprit libre au confluent de deux cultures » imaginé en 1970 par Hugo Pratt.
Primée régulièrement de 1971 à 1988 et adaptée au cinéma (Mauvais sang, prix Louis Delluc) en 1986, cette BD est certainement à l’origine de l’apparition du prénom en 1988.
Le long-métrage d’animation Corto Maltese, la cour secrète des arcanes en 2003 explique sans doute le pic de 2003 (54 naissances). Corto se maintient à une trentaine d’attributions par an.


Léonie


Quasi inexistant en 1800, le prénom Léonie croît au long du XIXe siècle et culmine à 2 000 attributions par an dans les années 1880. Il chute ensuite et se fait presque oublier des années 1940 aux années 1970 incluses. Peut-être parce que souvent ce prénom était ceux des employées de maison
Le voici reparti, avec plus de 1 200 naissances par an. Il est même en passe de devenir l’un des top ten de 2012 !
Le succès de la BD L’élève Ducobu, créée en 1992 et adaptée cette année au cinéma, y est peut-être pour quelque chose : Léonie y est la forte en thème, la première de classe, la « Miss 10 sur 10 ».
Parfait pour des parents !


Gaston


Sans conteste, la création par Franquin en 1957 du personnage hilarant de Gaston Lagaffe a eu des répercussions majeures sur le prénom.
Gaston était donné plus de 2 000 petits garçons par an pendant l’entre-deux-guerres.
Sa popularité s’effondre dans les années 1960 et Gaston Lagaffe est pour beaucoup dans cette chute, chute qui connaît son point d’orgue en 1967 avec le succès de la chanson Gaston y’a l’téléphon qui son’ : le tube donne le coup de grâce et le prénom disparaît pour de nombreuses années.


Natacha


Le premier album de Natacha, hôtesse de l’air, personnage créé par Walthéry, paraît en 1970, après la parution de quelques planches en 1965.
Héroïne généreuse, courageuse et féministe, blonde et sexy, toujours mêlée à des aventures périlleuses, Natacha porte un prénom en plein essor au moment du lancement de la bande dessinée (entre un et deux milliers de naissance de petites filles de ce nom par an dans les années 1970).
Un prénom alors trop porté pour que la BD ait pu avoir une influence sur son destin.



Cédric


Laudec et Cauvin ont créé fin 1986 un Cédric de bandes dessinées : un petit écolier blond d’une dizaine d’années, pas très studieux mais mignon comme tout, éperdument amoureux de sa camarade de classe Chen.
Le personnage a utilisé un prénom alors à la mode (le 5e en termes de fréquence dans les années 1976-1981, avec plus de 10 000 attributions par an) mais pour celui de la petite Chen, totalement inventé, la BD est peut-être à l’origine des quelques naissances enregistrées sous ce prénom : 3 en 1999, 4 en 2005 et en 2008.




Lou


Diminutif germanique de Louis ou de Louise, fréquent depuis des siècles en pays de langue allemande, Loua rrive en France en 1979 seulement mais dépasse désormais les 2 000 attributions annuelles.
C’est le succès du prénom qui a inspiré le scénariste de bandes dessinées Julien Neel plutôt que l’inverse, puisque la BD Lou  n’est apparue qu’en 2004.
Elle raconte le quotidien d’une collégienne vivant seule avec sa mère et son chat dans un appartement tout en haut d’un immeuble. Un dessin animé vient d’en être tiré


Valerian


Avec sa compagne Laureline, Valerian apparaît en 1967 (1970 en albums) dans une série de BD bientôt définie à la fois comme « un classique du 9e art et un chef d’œuvre de science-fiction », maintes fois primée et reprise en animation TV.
Avec 43 ans d’existence, c’est la plus longue série de l’histoire de la bande dessinée avec les mêmes auteurs.

Dès 1970, le prénom Valerian apparaît pour la première fois dans la vie réelle, croît jusqu’en 1992 (130 naissances) et reste donné à une quarantaine de petits garçons par an actuellement.


Laureline


Devenue compagne de Valérian au fil des récits de la BD Valérian agent spacio-temporel, la belle et décidée Laureline voit son prénom attribué à une petite fille de chair et de sang en 1970, la même année que l’apparition de Valérian à l’état civil.
On trouve le prénom féminin Laureline donné à une centaine de bébés par an jusqu’à la fin des années 1970, une cinquantaine maintenant.
La réimpression en cours de la série complète et sa diffusion télévisée sous la forme de dessins animés devrait certainement le relancer



Achille


Créé en 1962 par Greg pour le journal Pilote, l’époustouflant bavard Achille Talon est connu pour ses déboires avec son détesté voisin Lefuneste ; ses rendez-vous galants avec Guillemette de Virgule et les canettes de bière de son « papa à moi » ont régalé des générations de lecteurs.
Remontant à l’Antiquité mais jamais donné à plus de 300 bébés par an, le prénom Achille a connu dans les années 1970 un creux qu’il faut attribuer à la bande dessinée.
Car il est peut-être difficile de donner à son bébé le prénom d’un vieux garçon corpulent…


Louise


Mademoiselle Louise, dans la BD très tendre imaginée en 1993 par Geerts, est une fillette orpheline de mère, outrageusement gâtée par un père milliardaire et surprotégée par sa nounou Millie. Elle rêve simplement d’être une petite fille comme les autres.
Difficile d’imaginer que la BD ait pu influencer ce prénom, l’un des plus portés depuis le XVe siècle.
Elle a plutôt surfé sur le retour du prénom (plus de 3 500 bébés de ce nom par an désormais) après un creux de vague dans sa popularité depuis les années 1950 jusqu’au début des années 1980.


Mickey


Eh oui ! Il y a des parents qui osent appeler leur fils Mickey 3 à 7 naissances par an de 1991 à 1999 en France (mais aucune Minnie…).
Difficile dans les cours d’école de porter le même nom que la souris de Walt Disney, souris qui se fait d’autant moins oublier qu’un hebdomadaire pour enfants porte ce nom !
Difficile en France du moins, même si la souris en question est intelligente, intrépide, audacieuse, car dans les pays anglo-saxons, le prénom est plus usité (on peut évoquer les acteurs Mickey Rourke, Mickey Rooney, Mickey Haritay…).


Donald


Dans l’univers anglo-saxon, Donald est un prénom à la fois classique et très ancien.
En France, il n’arrive qu’avec la Première Guerre mondiale, croît légèrement jusqu'à atteindre une quarantaine de naissances en 1958 puis s’effondre.
Il est vrai que, vu de France, il évoque surtout le canard grincheux imaginé par Walt Disney. Le Journal de Mickey relancé en Europe dans les années 1950-1960 est certainement à l’origine de la disparition du prénom, le fameux canard s’y trouvant régulièrement associé aux aventures de Mickey.


Yoko


Yoko Tsuno
 est, avec l’hôtesse de l’air Natacha, l’un des premiers personnages féminins   « positifs » de la bande dessinée.
Créée en 1970 par Leloup, cette Japonaise ingénieur en électronique est intelligente, courageuse, dans une série qui se tient, pour les outils techniques imaginés, à la frontière entre la science-fiction et les dernières avancées technologiques.
Un prénom choisi par des lecteurs devenus parents (sans doute ingénieurs ou passionnés d’aéromodélisme…) à partir de 1986. On frôle actuellement la dizaine d’attributions par an


Corentin


Depuis Les extraordinaires aventures de Corentin Feldoe en 1947 jusqu’au Royaume des eaux noires en 1973, Corentin fait parler de lui à travers sept albums seulement, Paul Cuvelier abandonnant ensuite la BD pour la peinture.
Mais il ne faut sans doute pas faire de lien entre la série et la réapparition de cet ancien prénom à partir des années 1980 ; il croît à toute vitesse jusqu’à atteindre les 3 900 attributions en 1996 (année de la réédition de l’ensemble des albums, coïncidence ?).
Actuellement, le prénom reste donné à 1350 bébés par an.


Wendy


Le succès de Peter Pan n’est évidemment pas étranger à celui de Wendy dans les pays anglophones, succès qui se prolonge jusqu’aux années 1980 avant de s’essouffler.
En France, Wendy apparaît vers 1970, plutôt grâce aux séries TV américaines. Le prénom connaît un pic brutal de popularité en 1994 avec plus d’un millier d’attributions, mais amorce sa décrue (300 désormais). 


Marine

Difficile de faire un lien avec la série BD Les sisters, créée en 2007 et présentant deux sœurs qui ne cessent de se chamailler : Wendy, l’aînée de onze ans, et Marine, la cadette de six ans.
En bandes dessinées, Marine est à la fois la petite sœur de Wendy dans la série Les sisters créée en 2007 et la petite fille pirate dans la série Marine apparue en 1999.
Mais le prénom a connu un tel succès dans la vie réelle que ces BD n’ont pas vraiment eu d’influence sur lui.
Marine, apparue après 1945, a séduit à partir des années 1980 avec la vogue des prénoms maritimes (Marina, Océane…) pour atteindre 8 200 attributions en 1991. La cote du prénom redescend ensuite, mais il reste encore donné chaque année à 900 petites filles.


Charlie


C’est en 1950 aux États-Unis que sont nés les Peanuts, avec pour personnage principal le petit Charlie Brown (sans oublier SchrœderLucy et Linus (avec son éternel doudou) ou le chien Snoopy).
En France, cette bande dessinée est traduite à partir de la fin des années 1960.
Difficile de faire un véritable lien entre la BD et le succès du prénom. À peu près inexistant au début du XIXe siècle, ce très ancien diminutif du prénom Charles connaît le succès à partir des années 1980, avec un pic en 1991 (265 naissances). Il se maintient depuis cette date.

Marion


Très ancien dérivé de Marie, Marion revient à la mode à partir des années 1980 et dépasse les 7 000 naissances en 1989.
Faut-il y voir un lien avec l’apparition en 1983 de la série Marion Duval, mettant en scène une petite Parisienne d’une douzaine d’années, fille d’un journaliste et d’une artiste, mêlée à cause de son sens de la justice à de nombreuses intrigues policières ?
La série se poursuit (une vingtaine d’albums sont déjà parus) et le prénom reste populaire puisqu’il désigne toujours plus d’un millier de fillettes par an.

Benoît


Voici un prénom retenu en 1960 par Peyo (le papa des Schtroumpfs) pour sa série Benoît Brisefer, histoire d’un jeune garçon dont la force est considérable… tant qu’il ne s’enrhume pas.
Ses proches ne veulent jamais croire qu’il puisse être un hercule, mais il leur sauve pourtant maintes fois la vie lors d’aventures policières ou d’espionnages.
Donné à des milliers de petits garçons par an après-guerre (avec un pic à près de 5 000 en 1980), le prénom n’a pas été influencé par la BD.
C’est à l’inverse parce qu’il était à la mode que Peyo l’a choisi.

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