mercredi 26 octobre 2011

Faust hommage à l’esprit de la terre


S’adressant à l’Esprit de la Terre qui naguère encore l’a brutalement repoussé, il dit :

«Sublime Esprit, tu m’as donné tout, tout
Ce dont je t’ai prié. Ce n’est pas en vain
Que tu as tourné vers moi ta face dans la flamme.

Tu m’as donné pour royaume la splendide Nature,
Le pouvoir de la sentir et d’en jouir.

Tu ne me permets pas seulement des visites de froid admirateur,
Tu m’accordes de regarder dans son sein profond
Comme dans le cœur d’un ami.

Tu fais passer devant moi la chaîne des êtres vivants
Et m’enseignes à reconnaître mes frères
Dans le buisson silencieux, dans l’air et l’eau.

Et quand la tempête mugit et craque dans la forêt,
Quand le pin géant, en s’écroulant, renverse
Et entraîne à sa suite les branchages et troncs voisins,
Et qu’au fracas de leur chute répond le tonnerre creux et sourd de la colline,
Alors tu me conduis à la sûre caverne, tu me montres
A moi-même, les merveilles profondes
Et mystérieuses de ma propre poitrine s’ouvrent.
  
Et quand, devant moi monte au ciel
La clarté apaisante de la lune limpide, alors surgissent pour moi,
Des parois rocheuses ou du buisson humide,
Les figures argentées du passé
Qui tempèrent la joie austère de la contemplation.

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