Le théâtre de la Comédie-Française naquit des cendres mêmes du grand dramaturge. Pour être plus précis, nous dirons qu’il dut sa naissance aux ennuis et aux difficultés rencontrés par sa Compagnie à la dérive, à laquelle seuls le courage et la force de volonté d’une femme réussirent à insuffler une nouvelle vie.
Après la mort pathétique en scène du grand Molière dans le fauteuil du Malade imaginaire, lorsque eurent cessé les clameurs et les commémorations, sa veuve et le fidèle La Grange se trouvèrent aux prises avec une situation catastrophique : la Compagnie se désagrégeait ; Baron et La Thorillière, les deux acteurs vedettes, avaient déserté et le musicien Lulli avait jugé à propos de s’appropriée pour son théâtre de l’Opéra la salle du Palais-Royal (qui avait été l’ultime siège de la compagnie) Mais Armande Béjart et La Grange n’étaient pas décidés à se laisser facilement abattre.
Et si Lulli avait tout intérêt à oublier le passé et les vieux amis, la veuve Molière se chargea de lui rafraîchir la mémoire, exigeant la restitution d’un prêt de 15.000 livres que son mari avait accordé au musicien aux jours de moindre gloire. Avec cette somme important et ce qu’elle possédait personnellement, Armande réussit à reconstituer, avec l’aide de La Grange, la Compagnie démembrée : le 3 mai 1673, devant les notaires Clément et Payot, la signature de nouveaux comédiens scellait la renaissance de l’association théâtrale qui, vingt jours plus tard, faisait son entrée à l’Hôtel Guénégaud situé dans l’actuelle rue Mazarine.
La même année, une importante Compagnie venait la rejoindre : celle du Marais (connue surtout pour ses représentations à grand spectacle), théâtre qui, par la volonté de l’omnipotent Roi-Soleil, était condamné à la destruction.
En 1680, l’Hôtel de bourgogne, lui aussi, vieille compagnie rivale de Molière, dut fermer ses portes sur décret du roi et ses acteurs furent absorbés par la Compagnie d’Armande et de La Grange, qui regroupait ainsi les trois plus importantes troupes théâtrales de Paris.
Le 21 octobre de cette même année 1680, une lettre portant le sceau de Louis XIV rendit l’événement officiel en créant la Comédie-Française. Le persévérant La Grange (entré vers 1659 dans la Compagnie de Molière comme obscur petit comédien) devint ainsi le premier directeur de la Comédie-Française, faisant respecter en sa personne l’esprit du grand Molière. Les plus fameux acteurs de l’époque (la Champmeslé, Hauteroche, Baron, Rosimond, Poisson, Laroque) rivalisaient pour donner lustre et éclat aux représentations de la nouvelle Compagnie qui, pendant sept ans, alla de succès en succès.
Puis, à l’improvise, un nouvel obstacle très grave se dressa : à moins de 200 mètres du théâtre se trouvait le collège des Quatre-Nations ; on fit entendre au roi qu’un tel voisinage était scandaleux et gravement préjudiciable à la mortalité des étudiants ; louis XIV, espérant que des amendements lui apporteraient le pardon du Père Eternel pour ses licences passées, n’hésita pas à déloger la glorieuse Compagnie. Il ne fut pas facile pour les comédiens en pleine activité de se trouver un nouveau local. Finalement, la salle de l’antique Jeu de Paume de l’Etoile, située rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (actuelle rue de l’Ancienne Comédie) offrit en 1689 un bon asile.
C’est là que demeura la Comédie-Française jusqu’en 1770, mais le transfert avait coûté plus de 200.000 livres et il eut de graves répercussions sur la situation financière de la société.
Après la mort pathétique en scène du grand Molière dans le fauteuil du Malade imaginaire, lorsque eurent cessé les clameurs et les commémorations, sa veuve et le fidèle La Grange se trouvèrent aux prises avec une situation catastrophique : la Compagnie se désagrégeait ; Baron et La Thorillière, les deux acteurs vedettes, avaient déserté et le musicien Lulli avait jugé à propos de s’appropriée pour son théâtre de l’Opéra la salle du Palais-Royal (qui avait été l’ultime siège de la compagnie) Mais Armande Béjart et La Grange n’étaient pas décidés à se laisser facilement abattre.
Et si Lulli avait tout intérêt à oublier le passé et les vieux amis, la veuve Molière se chargea de lui rafraîchir la mémoire, exigeant la restitution d’un prêt de 15.000 livres que son mari avait accordé au musicien aux jours de moindre gloire. Avec cette somme important et ce qu’elle possédait personnellement, Armande réussit à reconstituer, avec l’aide de La Grange, la Compagnie démembrée : le 3 mai 1673, devant les notaires Clément et Payot, la signature de nouveaux comédiens scellait la renaissance de l’association théâtrale qui, vingt jours plus tard, faisait son entrée à l’Hôtel Guénégaud situé dans l’actuelle rue Mazarine.
La même année, une importante Compagnie venait la rejoindre : celle du Marais (connue surtout pour ses représentations à grand spectacle), théâtre qui, par la volonté de l’omnipotent Roi-Soleil, était condamné à la destruction.
En 1680, l’Hôtel de bourgogne, lui aussi, vieille compagnie rivale de Molière, dut fermer ses portes sur décret du roi et ses acteurs furent absorbés par la Compagnie d’Armande et de La Grange, qui regroupait ainsi les trois plus importantes troupes théâtrales de Paris.
Le 21 octobre de cette même année 1680, une lettre portant le sceau de Louis XIV rendit l’événement officiel en créant la Comédie-Française. Le persévérant La Grange (entré vers 1659 dans la Compagnie de Molière comme obscur petit comédien) devint ainsi le premier directeur de la Comédie-Française, faisant respecter en sa personne l’esprit du grand Molière. Les plus fameux acteurs de l’époque (la Champmeslé, Hauteroche, Baron, Rosimond, Poisson, Laroque) rivalisaient pour donner lustre et éclat aux représentations de la nouvelle Compagnie qui, pendant sept ans, alla de succès en succès.
Puis, à l’improvise, un nouvel obstacle très grave se dressa : à moins de 200 mètres du théâtre se trouvait le collège des Quatre-Nations ; on fit entendre au roi qu’un tel voisinage était scandaleux et gravement préjudiciable à la mortalité des étudiants ; louis XIV, espérant que des amendements lui apporteraient le pardon du Père Eternel pour ses licences passées, n’hésita pas à déloger la glorieuse Compagnie. Il ne fut pas facile pour les comédiens en pleine activité de se trouver un nouveau local. Finalement, la salle de l’antique Jeu de Paume de l’Etoile, située rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (actuelle rue de l’Ancienne Comédie) offrit en 1689 un bon asile.
C’est là que demeura la Comédie-Française jusqu’en 1770, mais le transfert avait coûté plus de 200.000 livres et il eut de graves répercussions sur la situation financière de la société.
A la fin de 1770, on assiste à de nouveaux déménagements : après un bref passage dans la salle du Théâtre des Tuileries, la Comédie se transporta en 1782 à l’Hôtel de Condé (aujourd’hui Odéon) où elle resta durant la Révolution. En 1792, la Compagnie se dispersa, pour se réunir de nouveau en 1802 au Palais-Royal où elle se trouve actuellement.
Aujourd’hui encore, tous les ans, le 17 février, sur la scène de la Comédie-Française (dont Pierre-Aimé Touchard a dit qu’elle conservait le souvenir de Molière qui demeure son grand patron invisible), se déroule traditionnellement la même cérémonie : tous les acteurs en costumes de l’époque se réunissent autour du buste de Molière et leur doyen lit une page qui raconte ses derniers instants.
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